Archives

Articles pour le mot-clé ‘moment’

Ah la politique…

Pierre pique le pull de Paul pour énerver Jacques…

Le navire coule, le commandant met la barre à droite toute (ah ces gens de la Marine) car il a vu des naufragés qui n’ont potentiellement plus de bateau. Et hop je les prends à mon bord et ils m’aident à bricoler la coque rouillée qui laisse passer l’eau.

 

En moins imagé, je viens de comprendre comme tout le monde le fond de la manoeuvre de notre cher commandant suprême. C’est sans doute une prise de conscience tardive, mais vieux motard que jamais.

Le gazier, il mise tout simplement sur le fait que la droite de la droite ne sera pas sur la grille de départ de la prochaine présidentielle.

Et voilà t’y pas qu’il fait son marché en préparant le terrain, pour qu’au moment fatidique de mettre le truc dans la fente ces olibrius racistus conservatus, ils auront le « bon et seul réflexe », voter pour lui, histoire au moins d’arriver à se trainer jusqu’au dernier tour pour un ragot de derrière les fagots qui pourra pencher sur la balance.

Parfois j’aime me tromper, mais si j’étais maire, je donnerais ma signature pour qu’elle puisse se présenter… Heureusement je n’ai aucun mandat électif.

On croit, puisqu’il en est mort, que la plaie était mortelle

Lu sur le parisien point fr une belle lapalissade sur la mort de Khadafi :

 » Les premières photos et vidéos diffusées jeudi ne permettaient pas en effet d’établir si l’ancien leader libyen était vivant ou mort au moment de sa capture, mais de nouvelles images des télévisions arabes Al-Arabiya et Al-Jazira l’ont clairement montré vivant et blessé quelques minutes avant sa mort.  « 

 

Ce n’est pas moi qui le dit :

« Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapalissade

 

Bon, je suis un peu de mauvaise foi car la phrase incriminée du journal précise qu’il était « vivant et blessé », et pas seulement « vivant »…

 

La chanson de Lapalisse est absolument redoutable. Un quatrain :

Ses valets étaient soigneux
De le servir d’andouillettes,
Et n’oubliaient pas les œufs,
Surtout dans les omelettes.

Allez, je suis parti dans les liens. On saute les entrées et autres amuse-bouches.

MENU

Plat de résistance :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapalissade

(surtout les paroles de la chanson)

Pousse-café  et son macaron :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bushisme

Bonbon sur le plateau en argent de l’addition :

(aperçu : « La plupart de nos importations viennent de l’étranger. »)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tiennerie

(que dire…)

Rail de piment de Cayenne écrasé au pilon en pierre volcanique :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Perronisme

(« Ne pas y aller avec le dos de la main morte. », « Moi, je suis unanime là-dessus. », « J’imagine Pat que tu dois sentir que tu as une épée de Guillaume Tell suspendue au-dessus de la tête ? »)

Lisons, aimons, rions

A ce moment, un musicien bavarois à grands cheveux, que protégeait la princesse de Guermantes, salua Oriane. Celle-ci répondit par une inclinaison de tête, mais le duc, furieux de voir sa femme dire bonsoir à quelqu’un qu’il ne connaissait pas, qui avait une touche singulière, et qui, autant que M. de Guermantes croyait le savoir, avait fort mauvaise réputation, se retourna vers sa femme d’un air interrogateur et terrible, comme s’il disait: « Qu’est-ce que c’est que cet ostrogoth-là ? ». La situation de la pauvre Mme de Guermantes était déjà assez compliquée, et si le musicien eût eu un peu de pitié de cette épouse martyre, il se serait au plus vite éloigné. Mais, soit désir de ne pas rester sur l’humiliation qui venait de lui être infligé en public, au milieu des plus vieux amis du cercle du duc, desquels la présence avait peut-être bien motivé un peu sa silencieuse inclinaison, et pour montrer que c’était à bon endroit, et non sans la connaître, qu’il avait salué Mme de Guermantes, soit obéissant à l’inspiration obscure et irrésistible de la gaffe qui le poussa – dans un moment où il eût dû se fier plutôt à l’esprit – à appliquer la lettre même du protocole, le musicien s’approcha davantage de Mme de Guermantes et lui dit : « Madame de Guermantes, je voudrais solliciter l’honneur d’être présenté au duc. » Mme de Guermantes était bien malheureuse. Mais enfin, elle avait beau être une épouse trompée, elle était tout de même la duchesse de Guermantes et ne pouvait avoir l’air d’être dépouillée de son droit de présenter à son mari les gens qu’elle connaissait. « Basin, dit-elle, permettez-moi de vous présenter M. d’Herweck. »
– Je ne vous demande pas si vous irez demain chez Mme de Saint-Euverte, dit le colonel de Froberville à Mme de Guermantes pour dissiper l’impression pénible produite par la requête intempestive de M. d’Herweck. Tout Paris y sera.
Cependant, se tournant d’un seul mouvement et comme d’une seule pièce vers le musicien indiscret, le duc de Guermantes, faisant front, monumental, muet, courroucé, pareil à Jupiter tonnant, resta immobile ainsi quelques secondes, les yeux flambant de colère et d’étonnement, ses cheveux crespelés semblant sortir d’un cratère. Puis, comme dans l’emportement d’une impulsion qui seule lui permettait d’accomplir la politesse qui lui était demandée, et après avoir semblé par son attitude de défi attester toute l’assistance qu’il ne connaissait pas le musicien bavarois, croisant derrière le dos ses deux mains gantés de blanc, il se renversa en avant et asséna au musicien un salut si profond, empreint de tant de stupéfaction et de rage, si brusque, si violent, que l’artiste tremblant recula tout en s’inclinant pour ne pas recevoir un formidable coup de tête dans le ventre.

P58, Sodome et Gomorrhe, Marcel Proust

Je suis prêt

Il est des jours où l’on plus un fait des sauts sur une échelle indéfinie. Un bon plus qu’un progrès. Un moment volé à l’éternité. C’est en résumé ma journée, aujourd’hui. J’ai gravis moultes marches infimes.

T’aimes la musique de Manchester ? Tu connais Tony Wilson ?

Est-ce que c’est vraiment la photo de Susanna ? Bon, j’admets le degré mineur de cette question, mais quand même.

Et je vais terminer sur le ridicule de Man vs Wild. Le gars est payé pour bouffer des scorpions et autres grenouilles. C’est le pire des métiers quand on a quelque prétention en goût. Je ne me dis que trop souvent que je préférerais mourir plutôt qu’être forcé de devoir épancher ma soif grâce à une providentielle panse de chameau mort. Et la pauvre grenouille dont on venait d’apprendre l’espèce exacte, qui se retrouve la tête dans l’estomac de Bear et le reste du corps dans sa main droite ? Et les pauvres gens qui se plaignent auprès de la chaîne Discovery que certaines scènes ont l’air trop planifié… et la même chaîne qui décide de rééditer des numéros déjà passés pour les « sauvagiser » davantage. Mais pour quoi faire nom d’un castor ? Et inutile de télécharger l’intégrale, il n’a pas encore mangé de ce sympathique mammifère.

AH ce terry ce que…

Astérix est accroc à la cervoise. Il est agressif et n’arrête pas de dire des grivoiseries quand il voit passer une femme du village. Même la femme du chef en prend pour son grade. Dans ses moments extrêmes de biture, il va même jusqu’à traiter Obélix de gros. Là, ce dernier n’en peut plus, et va demander de l’aide au conseil du village. Le barde propose une séance de musicothérapie sans trop de succès. Le forgeron Cétautomatix propose de le prendre comme apprenti, cela fait rire Ordralfabétix qui propose en rigolant de le prendre comme vendeur de poisson. S’en suit une engueulade générale jusqu’à ce que le chef Abraracourcix fasse le silence et demande au druide ce qu’il faut faire. On voit d’ailleurs un espion romain écouter tout ce qui se dit. Il s’appelle Détritus. Il s’intéresse à cette herbe aux propriétés étonnantes qui font d’un abruti un gentil.

Pour le druide, il n’y a pas 36 solutions. Il faut prescrire un traitement à base d’une herbe médicinale qui ne pousse que près de la ville d’Aemstelredam dans le nord. Cette herbe ne doit être récoltée que par une blonde. donc bien sûr Falbala. Obélix l’accompagnera pour la protéger. Ils quittent le lendemain le village en route pour Aemstelredam. Le voyage se passe bien, ils passent ensemble des nuits folles, toujours sous la surveillance de Détritus qui n’en peut plus et a chaque soir une gaule à s’assomer avec.

Un soir Falbala se fait enlever par Détritus et savoure avec lui quelques nuits sous le sigle de l’amour à la gauloise. Obélix est furieux et se défoule en taillant des menhirs. Obélix, par dépit et car il a une mission, trouve l’herbe recherchée, en coupe deux-trois arbres, se les met sous le bras et rentre au village. A son retour, Astérix apprend l’histoire d’Obélix, et l’engueule pour lui avoir caché sa mission. Là intervient le druide qui demande à Astérix très simplement de prendre de son herbe et d’en fumer un moment. Astérix s’exécute interloqué, et prend alors subitement conscience de ses problèmes d’alcool et combien il a fait soufrir les femmes du village. Pour se racheter, il emmène Obélix à Aemstelredam ç la recherche de sa maîtresse favorite.

Arrivés à destination dans le quartier rouge, ils apprennent que Falbala a été prostituée par un romain pour gagner suffisamment d’argent pour se payer une augmentation mammaire à Lutèce. Ils font donc demi-tour, et se rendent à Lutèce. En chemin, Obélix en peut plus et veut se soulager sexuellement car il a pas tiré son coup depuis que Falbala a disparu et il a le braquemare dur comme un menhir. Ils croisent un romain, Saugrenus, qui veut acheter le menhir. Ca tombe bien, Obélix avait besoin de blé pour se payer une coquine. Astérix fait une rechute de connerie, mais heureusement ça passe grâce à la fumette. Il en donne à Obélix après une petite brouille, il ne sait tout d’un coup plus qui il est il prend Idéfix pour Falbala.

Ils font tous les bordels de la ville à la recherche d’une trace de Falbala. Le huitième jour, ils font leur trente-huitième et dernier bordel et sont sur les rotules. Pas une trace. Ils ont juste appris qu’elle aurait pu peut-être se teindre les cheveux et partir loin en orient. Là ils colèrent et décident que cette recherche est naze et qu’elle n’a pas envie qu’on la rerouve.

Bon, je sèche un peu là, je vais devoir relire tous les albums pour trouver plus d’inspiration !

On a tous ses grands moments de joie et de tristesse

Moi je me rappelle du plus beau jour de ma vie comme si c’était hier avec grande émotion. C’était le 29 avril 2008. Je m’en rappelle c’était un mardi. Ce jour-là, Phil Collins a annoncé à la terre médusée (et à moi soulagé) qu’il mettait fin à sa carrière musicale. Il était temps d’arrêter les conneries ! Il n’y a pas eu de manifestations géantes avant cette date rythmé au son des « Phil,dégage! », mais laissez-moi cette image, elle me calme et me permet d’atteindre le sommeil plus sereinement.

Il est parti comme l’éjaculateur retardé, trop tard. Il n’aurait jamais dû quitter la batterie ! Bon, c’est une affaire de goût. En tout cas le 29 avril 2008 je devais être à Hong Kong pour ma tournée de printemps, et la foule asiatique se ruait dehors pour exhulter comme moi. Quelle libération, quel grand moment… Nous étions tous libérés à jamais de ses sordides mélodies faciles.

Et puis il y a mon jour le plus sombre, celui qui commence sous le sceau du déni de la vie. Le jour qui se démarque de la monotonie des autres par une couleur moins prometteuse pour le moins, d’une couleur obscure à l’endroit de la singularité centrale. C’était, je m’en souviens encore très bien, l’année dernière, le 20 avril 2010.

A cette date, il a annoncé qu’il allait sortir un nouvel album.

J’ai alors perdu le peu de confiance que je portais en le genre humain. Pourquoi l’homme gâche-il sitôt distribué ces moments d’allégresse, ce sentiment d’appartenir tous à la même famille mondiale ? Il avait mis un terme à sa « carrière » à cause de « problèmes d’audition ». Il aurait dû simplement en rester là, mais il n’a pas su entendre ce que la Nature elle-même lui dictait. Voilà qu’un ORL, par pur appât du gain, lui a prescrit un sonotone.

Je hais les ORL.

Délinquence à la mode

Je regardais un reportage sur la violence dans les transports urbains. Le gars qui assiste à une agression et qui intervient pour porter secours à la victime, se prend un gros coup sur la tête asséné par un complice qu’on n’avait pas vu. Le gars il faisait partie du plan des voyous, ils l’ont vu et se sont dit : “c’est lui qui va nous casser les couilles, c’est toi qui va lui mettre un coup sur la gueule quand il bouge un poil “. Quel génie…

Le gars il a donné huit coups de couteau et il dit “j’voulais pas l’tuer”. Il y a des choses qui ne trompent pas. Et les braqueurs du métro, pour les retrouver, les flics n’ont eu qu’à se promener justement dans le métro. Les gars ils n’avaient qu’a arrêter un moment de prendre les transports en commun, mais ils ont pas pu. Ils vivent dans les transports en commun. Ils ne payent pas bien sur pour utiliser le réseau régional. Ils se laissent divaguer, emporter dans les tunnels. Ca doitr rendre un peu dingo tout ça. Un gars il s’amuse à faire semblant de voler une pauvre dame sur le quai. Celle-ci qui sursaute comme un cabri alors qu’il s’en va en ricanant. .Magnifique, du travail d’artiste.

Tiens je vais lancer une chaîne télé avec deux chaînes de manière alternée. Pas 12 heures, pas dix minutes, mais 1 seconde. Quand tu regardes cette châine pendant une heure, tu as donc regardé 30 minutes de chacune des chaînes, une seconde sur deux chaque. Une chaîne pourrait par exemple décider de passer elle aussi en bisynchrone inversé et donc diffuser des émissions qui, une fois le flux vidéo récolté par l’internaute et monté, deviendrait une chaîne classique. Ce canal serait celui des geeks car il nécessiterait une opération pour être appréhendé. Le cryptage ultime.

Est-ce quil t’est déjà arrivé de confondre Rip Torn et Tor Johnson ?

Qu’est-ce que le début de la richesse ? Moi je dirais que c’est d’avoir une équipe travaillant sur le choix de ma prochaine voiture, véhicule qui changerait pour chaque déplacement bien sûr. C’est d’avoir une collection de tous les véhicules jamais manufacturés. Cette énorme bibliothèque de voitures, motos et véhicules utilitaires ferait rêver tout alien anthropologue. Imaginez, la collection complète des engins de transport, chantier, agriculture, travaux, sécurité, santé, officiels… Allez la promo du mois c’est que si on s’abonne sur 24 mois on a en plus et sans supplément les addons Full Aeronefs&Rockets, Boats, Monuments&Weapons, Nature&Space, Art, Science, Bonnes Femmes&Autres Légendes et Diseases&Pervertions. L’abonnement donateur généreux vous permet de recevoir gratuitement sur votre iPhone la version Platinum comprenant toutes les collections dont Jeux&Vie, Religion&Asministrations, et surtout Filles Bandantes&PetFriends.

La souscription à l’offre Gold Platinum Best Partner vous permet d’acquérir les extensions à peine sorties, à savoir Humor&Politic, Wars&Starvation, Drink, Food&Drug, Languages&Believes, Sport&Yachting, Real Estate, Ads&Stock Exchange, Manufacture&Bad Arts, Education, Suffering and Medias, ainsi surtout que le très recherché the Supreme Guide of the titis. Ce pack s’appelle

世界,

soit Le Monde plus vulgairement. Mais c’est trompeur car les addons Partage&Respect, Equité&Justice n’ont pas été développés pour des raisons économiques (inutiles et dépassés).

Et de quoi parle-je, de tout simplement la reproduction de la machine par la machine. Le prochain modèle aura pour objectif de simuler le premier engin à fabriquer l’article choisi dans le catalogue. Moi, je dis ça, c’est juste pour aider et proposer une méthodologie des coiffeurs pour faire des économies.

Fatalement, les données étant maintenant sauvegardées au niveau mondial, l’humanité ne disparaîtra jamais. Ma prédiction est qu’il viendra un jour où l’on se posera cette question : nous allons enregistrer tout ce que nous sommes numériquement et le partager. Nous pourrons compiler ce genre de collections. Nous serons capable de manufacturer une Lamborghini Coutach LB500S en un tour de main et de la livrer testée, avec le plein, et une caisse de trois Shlurdz 399.

L’agent de police lunaire, il met un énorme coup de pied dans l’entrejambe pour rester correct et tout public à un alien forcené, et à ce moment son partenaire lui crie “c’est un Ulwak, il a une capuche !”. Le policier enlève donc la capuche du suspect extraterrestre, et donne subitement un gigatesque coup de pied dans le bas de sa machoire, car il faut savoir que les Ulwaks portent leur bourse pendante au menton. Quel gag…

La pub c’est mon dada

Dans un billet récent, j’ai fait les gorges chaudes du placement d’un spot publicitaire pour le DVD d’un spectacle dans la pause pub du dit spectacle. Après une rapide discussion avec ma conjointe du moment, j’en suis venu à réviser mon classement de l’événement, passant de “blague” à “étonnant”. Apparemment si j’en crois donc ma conjointe, le consommateur moyen est intéressé par cet écran promotionnel car il veut posséder le DVD à la maison pour le regarder plusieurs fois à l’envi! Donc finalement ce placement est bien joué, et je ne serai pas étonné de le retrouver dans d’autres spectacles… Errare moi-mêmum est. Les gens achètent des DVD.

Achètes-tu souvent des DVD ?

Connais-tu Ernest Irving ?

C’est quoi le plan 9 ?

On dit que Edward D Wood est le plus mauvais réalisateur de tous les temps, que Plan 9 From Outer Space (j’ai hésité à mettre des majuscules) est le pire film de tous les temps. Et je tends à partager cette opinion. C’est quand même le seul film où des faussoyeurs ont peur dans leur cimetière quand la nuit tombe !

On dit que ce réalisateur est peut-être mauvais, mais on ne peut lui enlever qu’il voulait avant tout raconter des histoires en se fichant de la façon dont c’est raconté : effets spéciaux cheap, incohérence dans les raccords, le jour et la nuit alternés dans la même scène en fonction de la prise de vue, bref. Le problème dans ce raisonnement, c’est qu’il croyait que le public (enfin les deux trois personnes qui ont eu le malheur d’avoir acheté un billet de cinéma pour un de ses films) découvrai(en)t son film avec des yeux d’enfants éblouis, les siens. Je suis convaicu que Ed Wood était touché profondément par ses films. Il ne voit pas les mauvais angles de prise de vue, il ne voit pas la ficelle de la soucoupe volante. Le génie humain n’a pas de limite.

Ca me fait parfois un peu peur cette faculté que j’ai à écrire presque à la demande sur des sujets sans queue ni tête entre eux, et à volonté (si j’était un peu prétentieux).
Je me demande ce que cela peut signifier, mais je reste sans voix pour qualifier l’intérêt mitigé de réflexions sur des sujets aussi futiles qu’assomants. Je me dis que si il avait plus de structure, ce pamphlet pourrait être important.

Aujourd’hui, j’ai lu qu’un milliardaire s’était fait construit une maison de un milliard de dollars. A Bombay. Je ne sais pas si vous êtes déjà allé à Bombay, mais ce n’est pas vraiment l’endroit dont je rêverais pour me faire une maison à un milliard de dollars…
Bon, le choix de l’endroit n’est pas le plus important là-dedans. C’est le prix. Cette somme ahurissante, il a raison le type de se l’offrir à ce prix astronomique. Il n’y a aujourd’hui enfin plus personnes qui meurt de faim, alors autant se faire plaisir pour célébrer enfin l’avènement de l’ère des bling blings, ce peuple étrange qui est convaincu que tout va mieux parce qu’on le dit.

Là je viens de voir Tor Johnson en train de se débattre pour sortir de sa tombe. C’est ça l’humour. Ce qui me fait rire le plus, ce sont ceux qui veulent prétendre quelque chose de haut, et qui en même temps dégagent le message inverse. Max la Menace veut se la péter mais fait le ringard à son insu. Ses trucs et astuces bidon sont toujours éventés. Il se débat pour être ce à quoi il veut ressembler, et c’est cette détermination inflexible qui plaît aux femmes. Il se bat et est drôle sans qu’il s’en rende compte, et par-dessus cela il est extrêment fiable. Quand il doit passer une épreuve qui semble vraiment insurmontable, il trouve une solution étonnante dans laquelle, toutefois, à un moment, un détail inattendu apparaît et ruine tous les efforts produits.

J’ai trouvé une vérité cachée dans Plan 9 : les extraterrestres vont nous prouver leur existence en resuscitant nos morts. Les aliens vont transformer en pantins robotisés des cadavres frais pour qu’on admette leur existence. Et bien, il y a de l’imagination chez des gens ! Ces idées bien sûr sont également drôles car elles reflètent la pensée intime de l’auteur. Chez Ed Wood, ce qui est fascinant, c’est découvrir une personne et son raisonnement sans même à le voir dans un film, mais uniquement à travers ses films. L’on a jamais autant découvert un réalisateur et son univers intime que chez Ed Wood. Le coup des morts-vivants est d’autant plus incroyable quand on sait qu’un des “investisseurs” du film était une église locale… Ed Wood ne voyait pas le mal à écrire un scénario comprenant des profanations de scépultures. Il y a de quoi en être fier, d’avoir pu se moquer du monde et de la religion comme ça, en douceur. C’’est un incroyable canular.

Il se fout incroyablement de la police en les faisant passer pour des abrutis pas élagués. Ed Wood, il arrive à mettre des agents de l’autorité publique dans une soucoupe volante en train de tenir le pilote en respect avec leur arme de service. Même dans une soucoupe volante il y aura un sale flic pour te casser les burnes.

Ed Wood se moque aussi des voyants et autres prédicateurs illuminés. Le texte que réplique Criswell est un comble de considérations confusionnelles et obscures. On ne sait pas où il veut en venir. On croit ne pas avoir tout compris quand s’on aperçoit qu’on a beaucoup (trop) passé de temps cerveau sur ce qu’il veut dire.Ed Wood réussit encore aujourd’hui à faire réfléchir le spectateur, chaque moment de ses films dégage un nombre de choses infini. Un détail du décor, l’éclarage, les dialogues, les accessoires, le tout afin de raconter une histoire. Et il faut procurer un lourd effort pour arriver à saisir le message de l’auteur qui nous déçoit car l’on croit louper quelque chose de caché. Ed Wood se  moque de nous avec une puissance inouïe qui me prend à la gorge. Et le fait qu’’il n’en ait à aucun moment eu conscience n’enlève rien.

C’est drôle, j’écris car je ne fais pas de musique. Je ne pourrais pas faire les deux à la fois. Zola dans ses vieux jours écrivait trois pages par jour. Ca fait 1500 mots par jour. Là j’en suis à 1000. J’ai écrit 1000 mots ce soir. Deux pages. Pour faire un “livre” de 300 pages, il me faut cinq mois. En me forçant, je dois arriver à 4000 mots par jours, je torche le bouquin en un mois !
Il est intéressant de connaître en volume ce que représente l’écriture d’un livre dans le temps. Sauf à être un frénétique, je peux produire l’équvalent d’un livre par mois, et sans en faire mon activité principale, sinon j’imagine qu’on peut encore diviser le temps par deux. Et pour finir, un expert redouté en une semaine, les schizophère en 12 heures.100 pages. J’ai encore une bonne marge de progression.

Et si j’en faisait mon métier ? Le challenge pour moi serait de produire un travail suffisamment abondant pour avoir la satisfaction d’avoir pu mener un projet si varié et profond. Bref, montrer aux autres que je suis profond et qu’il faut m’écouter. C’est tout compte fait cette fameuse volonté de dominer l’autre. Je me sens comme Mark Spitz, nageur multimédaillé, qui tentait un comeback en réduisant l’effort qu’il devait développer pour retrouver sa forme d’antant à une distance, celle parcouru à l‘entrainement à la nage qu’il avait parcouru en son temps de gloire.

Bref, j’ai gagné en faisant tant, si je m’y remets aujourd’hui autant, je vais avoir le niveau que j’avais déjà eu après un effort comparable. Belle vision machiniste de l’homme.
Je ne prétends donc pas voir l’écriture comme une activité chronophage et fastidieuse comme si j’étais en école primaire à juger la qualité d’un devoir au nombre de pages grattées. J’ai certes cette admiration devant le travail accompli par un auteur en écriture pure, ou tout au moins comme une tâche à temps plein qui hante l’esprit sans cesse, comme une tâche de fond sur ordinateur.Mais je n’adhère pas à l’idée que la quantité fait la qualité, loin de là.  Je conçois l’écriture comme un art de l’instant où l’inspiration vogue de concert avec l’auteur, Elle m’envahit et me rend plus fort le temps d’un instant, et ça fait du bien.
.
Ce qui ne me console pas de ne plus faire de musique. Rien que de l’écrire m’est douloureux. Et si j’alternais militairement mes soirées ? Je crois que je ne profite pas assez du temps que je peux consacrer à mes réflexions. Cela pourrait me déprimer très fortement, mais je préfère voir qu’à partir de la semaine prochaine, je vais me remettre à la musique. Je vis le dilemme permanent entre des modes de vie opposés. La période après TF1 a été très riche, avec des réalisaitons abouties. Et là, je passe toutes mes journées dans 70 m², je sors deux-trois fois par semaine, et je ne vois personne d’autre que la titi.

Allez, je vais essayer d’arriver pour ce soir à 1500 mots pour avoir la conscience tranquille et la satisfaction du devoir accompli. Mais je n’aurais pas il est vrai la joie de constater que j’ai passé la journée idéale à faire et réussir ce que je désirais. En clair, être tout puissant ? Bof bof… Je ne suis pas à la recherche de cela.

En résumé, j’ignore ce que je veux dire en musique. Je produis une musique qui ressemble à la petite voix qui est en moi, et je suis comme son interprète, son esclave. Je suis subordonné à mon moi et je ne peux le dépasser. Ce que j’appelai jusqu’à aujourd’hui l’inspiration n’est que la réponse d’un réflexe animal pour exprimer sa différence et avoir la meilleure reproductrice avec les plus gros seins.

Trente et un mots de bonus ! Me voilà dans la moyenne de satisfaction que je suis le seul semble-t-il à comprendre.

Quand j’y pense quand même, en France il faut froid 5 à 6 mois d l’année. Un jour sur deux dans l’année on doit sortir avec sa p’tite laine. On doit avoir chaud la nuit tout au plus en moyenne 2 ou trois jours par an. Qu’est-ce qu’oin fait là ?

Bon je vais me coucher, mais je ne sais pas si je vais réussir à trouver le sommeil à cause de ce suspense atrocement long concernant le prochain et probable remaniement minstériel que l’on nous sert depuis 5 mois. Le génie de cette annonce prématurée en rapport à l’usage, permet d’intéreser les français à la politique, et à la faire à la place du président instigateur..

On repart à la pêche

On repart à la pêche. Je réfléchissais à ce que les instruments de musique inspiraient en moi. Pour moi, ce sont des catalyseurs de musique. On en emploi un pour explorer la dimension offerte par celui-ci. Mais cela n’est qu’une partie infime de la musique.

Je ne fréquente plus mes parents.

Yo j’aime les vieilles.

Ce soir n’est pas le bon moment pour écrire. Je pense trop à Laetitia.

Tu connais John Murdock ?

Vous les cams

Vous les cams… invivables. Mouais, pas vraiment invivables, simplement futiles ? La journée de la came, arbre à cams…

Problême ou pas, je pars dans tous les sens. Cela m’empêche peut-être (notez le peut-être) d’avancer.

Et là, tout ce que j’arrive à faire, c’est rester assis à me morfondre dans un process de sape introceptionnel, alors qu’il y a un univers à découvrir autour de moi.Je n’arrfive même pas à exploiter cela pour en faire quelque chose. Me voilà boqué sur la case départ depuis 37 ans maintenant, et la clé de contact s’est cassé dans la serrure. Le seul moyen, c’est de désosser le tableau de bord et faire comme dans les films de petits voyous. Les fils se sont déjà rejoint plusieurs fois, mais la voiture démarre puis cale immanquablement. J’en arrive à en déduire aujourd’hui qu’il est possible qu’elle ne redémarre plus jamais, et cela est insupportable, je ne l’accepterais jamais.

Mais alors que faire ? J’ai plusieurs possibilités sur le papier ou en tête, mais je n’arrive plus à avancer dessus. Je reste bloqué comme un benet devant un Rubik’s Cube. J’attends stupidement un déclic extérieur qui me ferait redémarrer pour aller voir ce qui se cache derrière la colline qui est devant moi depuis trop longtemps. Je veux maintenant aller de l’avant, quitte à laisser mon véhicule sur le borde de la route et continuer à pied.

Donc pour continuer dans l’imagerie, j’identifie les phase suivantes :

1 je lâche le volant

2 j’actionne l’ouverture de la portière

3 j’ouvre la portière

4 je pose le pied gauche au sol

5 je bascule sur la gauche et je fais de même avec le droit

6 je transfère mon équilibre sur mes jambes et je me lève

7 je fais un pas à gauche et je claque la portière

8 je me tourne vers l’avant et je marche

9 je marche jusqu’en haut de la colline

10 ** ***** ******** ** ***

Bon et maintenant l’analyse.;;

1 je lâche le volant

Ca pourrait bien signifier « je quitte mon boulot », mais je ne travaile plus depuis 3 ans. Je n’ai pas travaillé 5 ans sur les 12 dernières années… Je pense que je suis bon pour passer cette étape. Bien sûr on pourrait opposer à la méthodologie de commencer par cette étape. Quand on vient de casser la clé dans le contact, c’est que l’on n’a que la main gauche sur le volant. Plutôt que de s’acharner sur le tableau de bord, pourquoi ne pas appeler directement mon service d’assistance ? Ca pourraît illustrer ma fâcheuse tendance à tout vouloir tout seul sans demander à mon entourage. Je considère depuis longtemps le contact de mes semblables comme un risque d’être corrompu, infecté par des idées collectives peu réfutables. Si je nais dans une famille communiste, je le serais certainenement, ou au contraire jer passerais du côte obscur de la droite, en voulant dire  » je ne suis pas comme mes parents « . Mais comme ma famille n’est pas communiste et que ça s’est bien passé pendant mon enfance, cette étape définie comme première me convient, et pas simplement parce que je l’ai passée !

2 j’actionne l’ouverture de la portière

Comprendre quitter son lieu de vie. J’ai démanagé plusieurs fois, j’ai voyagé dans 15 pays pendant un an, mais il s’agit d’autre chose. Actionner la portière, c’est comme sauter en parachute, c’est quitter un milieu confortabe pour l’aventure, les sensations, les rencontres… Et c’est aussi avoir l’appréhension de la température extérieure, du taux d’humidité, du bruit, des odeurs. Bon finalement je l’ai fait aussi. J’ai quand même pris la décision de plaquer mon travail pour partir un an !

3 j’ouvre la portière

Etape très importante ! Au moment de pousser sur la portière, la tension est telle qu’un refus d’obstacle n’est pas rare même chez les humains aguerris. L’ouvrir, c’est comme quitter la chrysalide. On a entendu dire que c’était plus joli ailleurs mais c’est à peu près tout ce que l’on peut glaner comme ragot.

N’étant ni cocconophile ni de la famille des insectes, je passe avec succès l’examen.

4 je pose le pied gauche au sol

Bah une fois que l’on se rend compte que l’air n’est pas si froid et que le vent est inexistant, on se sent presque autant chez soit dedans que dehords. Le lieu est inconnu mais n’éprouve aucune sensation anxiogène ou que sais-je. Je suis peut-être arrêté sur le bord d’une highway américaine dans le désert Il n’y a rien de remarquable à 360° hormis bien sûr cette route rectiligne. Je ne sais pas combien de temps j’ai roulé, mais je crois me rappeler que j’ai pris la route il y a longtemps et qu’il va bientôt faire nuit.

Tout cela me traverse l »esprrit quand je pose mon pied et je m’apprête à m’extirper de cette habitacle résolument trop petit pour m’y cloîtrer davantage.

5 je bascule sur la gauche et je fais de même avec le droit

Je ne pensais pas que cela était si facile, et me voilà presque sorti d’affaire. J’ai juste un petit souci qui flotte quand je comprends que je ne pourrais pas fermer la voiture à clé. Mais il n’y a rien à voler dedans, la boîte à gant n’est garnie de la notice du véhicule..

J’ai changé d’horizon en scrutant machinalement le paysage à gauche. Toujours rien qui n’accroche mon attention. Raison de plus donc de continuer.

6 je transfère mon équilibre sur mes jambes et je me lève

A moins d’avoir un trouble moteur grave ou une crise d’épilepsie subite, cette étape n’est qu’une formalité. Ca fait du bien en plus de déplier les jambes qui ne servaient qu’à appuyer sur les pédales. Enfin seulement le pied droit, je vous rappelle qu’on est aux USA et que c’est une automatique…

7 je fais un pas à gauche et je claque la portière

Ca devient de plus en plus facile !

8 je me tourne vers l’avant et je marche

Je reprends. C’est alors que je prends conscience de la distance à parcourir. Elle ne me fait pas peur, mais je compte mentalement les pas qui restent à faire pour arriver au sommet. Je me demande si je dois marcher à droite ou à gauche de la route. Bon je reste à gauche.

9 je marche jusqu’en haut de la colline

Bis repetita, pas de difficulté particulière.

10 ** ***** ******** ** ***

*** ****** ** **** ** *** ** ******** ********. ***** ** ****** ** ***** ***, ** ***** * ***** ** ** **** ** *** *****.

Le bilan : je ne sais pas où ça coince. Je suis bien avancé.

J’ai une sensibilité particulière, pas unique mais assez rare j’imagine !

Les stimulis sensuels que je perçois trompent mon jugement, mon intégrités. Ces informations attaquent et corrompent mon être. Tel paysage est dit beau car il rappelle tel trait du jardin d’Eden.

T’as déjà été touché par un paysage ?

Pour moi, un paysage et la perception que nous en avons est perturbé par cette recherche de l’originel. Il y a plus de sacré en chacun qu’on le croit.

Sachant cela, je ne vois que des clichés pris de notre perspective et rien de plus. Voir une église et être touché par son histoire, très peu pour moi. Et même un lieu sensé être chargé d' »émotions » dans mon vécu ne me touche jamais. Et j’ai essayé encore et encore un temps pour tâcher de comprendre. Mais j’ai rapidement bifurqué en me disant que c’était « cool » d’être différent. Puis j’ai fini par me faire convaincre que j’étais un garçon intelligent, et me voilà aujourd’hui avec tous mes doutes, que bien sûr je n’avais pas avant. Sans-ceux-ci, je prenais allègrement le chemin de la colline. Là je suis miséreux dans mes inquiétudes, mais je reste confiant car je sais qu’elles sont relativement peu importantes. Relativiser me sauvera !

En ce moment je regarde d’un oeil une émission sur des familles qui décident de construire une maison. J’entends des phrases qui n’ont absolument aucun sens évident pour moi. « Ah oui, en foncé c’est très beau, le parquet foncé ressort bien avec les sous-pentes claires ».

Je pense que je ne pourrais jamais dire cette phrase en la pensant comme la « dame » à la télé. Comme je n’aime pas remettre en question mes choix, je ne pourrais cautionner un avis ou un autre sur cette question. Je regarde ce chantier du couple qui fait construire sa maison bio, je ressens de l’horreur faire bouillir mes tempes quand le gars se montre fier des travaux de la terrasse car ça commence à avoir de la gueule (encore une fois, la sienne). Il a choisi cette terrasse, c’est l’ultime terrasse finale. Je ne pourrais jamais car je n’y tiens pas. Je me berne tout au moins à croire que je maîtrise même cela. Une telle ficelle en publicité ne me fera jamais sortir le larfeuille tellement elle est visible.

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Tout repose sur la théorie des choix. Une fois fait, comment vieillit le choix ? J’ai par exemple décidé de laisser complètement tomber la maîtrise d’un instrument de musique. Enfin plutôt enterrer… Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais éprouvé l’envie de jouer d’un instrument. Il y avait un piano quand j’étais môme, mais personne n’en jouait. On était hantés par par la légende urbaine, à savoir que mon père avait un temps un saxophone et une guitare électrique (tous deux gagné à la kilbe, comprenne qui pourra), mais qu’il les aurait donnés à Emmaüs, me privant à jamais de l’opportunité de m’y mettre. Heureusement, la musique m’a passionné le jour ou j’ai entendu des contes pour enfants sur mon mange-disque. Je m’y suis mis bien plus tard, finalement comme ce môme que je n’était plus.

Il devrait m’arriver de douter de ce choix, au moins un peu. Mais non, jamais je n’ai remis en question ce dogme fondateur. Je n’ai juste pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, ou au contraire qui sait si je fus bordé de nouilles d’avoir avancé en terrain vierge sans les rencontrer. Toujours est-il que maintenant j’en suis encore à me convaincre que je suis davantage disposé à composer seul qu’avec d’autres personnes qui s’avèreraient musiciens. Mais il doit être envisageable de trouver un nid d’individus comme moi et de rejoindre ou fonder une école d’oiseaux comme moi, à l’image des surréalistes ou toute autre communauté d’artistes comme Berlin Ouest, Cologne, Canterbury…

Je prends donc la décision de me mettre à la recherche de mes prochains pour pouvoir me passer de raconter ma vie pathétique par écrit. J’ai toujours considéré que le fait de se centrer sur soi pour prendre le temps d’analyser les données et réfléchir (phénomène de « bouclage » comme on dit dans le jargon des nantis antidépressorisés) constituait une perte de temps à partir du moment où les choix sont faits, qu’on les assume et que cela ne génère aucun dommage dans son entourage ou ailleurs.

Je repense au 10, et ce qui pourrait me bloquer parfois, c’est tout simplement l’achèvement de quelque chose qui, une fois accompli, n’a plus rien à dire. Il devient un paysage insipide et

insignifiant de plus. Je le sais car je l’ai vécu plusieurs fois.

Bref je préfèrerais peut-être un jour organiser des visites guidées au mont 10. Mais pas tout de suite !

Mais en attendant, je vais me mettre en chasse, dénicher les bons emails, les blogs prometteurs, les plages sonores ambigües, les sonorités folles, les bruits qui sont plus que cela, les esprits de mon temps opposé à notre temps, forcément, les rythmes bancals, les accords casse-gueule, les sifflements de douleur, le sons des portes qui ne claquent pas. Pour ce faire, je vais construire un piège à talents qui prendra la forme d’un site web où j’expliquerais au mieux possible mon « courant musical » pour convaincre ceux à la même sensibilité de prendre contact. Je vais créer une nouvelle secte ultraselect de défricheurs sonores. Ce ne sera pas du tout militarisé comme Magma, mais, tout compte fait, notre objectif sera le même.