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Articles pour le mot-clé ‘maison’

Tanamar?

Tu savais qu’il n’y avait pas de tarama de luxe car le tarama cher est le même que le premier prix ?

Est-ce que tut trouves normal que l’on élève des faisans dans d’énormes filets, qu’on les libère dans la forêt une quinzaine de jours avant l’ouverture de la chasse, et pan ! Ils se font shooter par des hommes qui ont payé une journée de chasse et pouvoir ramener deux faisans à la maison chacun (sur les 60 qui seront mortellement touchés). Les rescapés ne passeront de toute façon pas l’année. Ils ne mangent que les granules de l’éleveur et restent la proie des prédateurs naturels. Enfin naturels, je n’en suis plus sûr, mais en tout cas moi ça me fait gerber.

La pub c’est mon dada

Dans un billet récent, j’ai fait les gorges chaudes du placement d’un spot publicitaire pour le DVD d’un spectacle dans la pause pub du dit spectacle. Après une rapide discussion avec ma conjointe du moment, j’en suis venu à réviser mon classement de l’événement, passant de “blague” à “étonnant”. Apparemment si j’en crois donc ma conjointe, le consommateur moyen est intéressé par cet écran promotionnel car il veut posséder le DVD à la maison pour le regarder plusieurs fois à l’envi! Donc finalement ce placement est bien joué, et je ne serai pas étonné de le retrouver dans d’autres spectacles… Errare moi-mêmum est. Les gens achètent des DVD.

Achètes-tu souvent des DVD ?

Connais-tu Ernest Irving ?

OK

Et que sont devenus tous ces gens si prometteurs ?

“ Les pistes du big banque fiscal “… Quelle belle formulation journalistique.

C’est drôle, je constate que je n’aime plus le poker. Je suis passé de passionné à blasé.

Tu sais dans quel pays on fait des tests de grossesse avec une grenouille vivante ?

Le Pandathlon ? C’est quoi ? Facile, une épreuve sportive d’endurance à dos de panda…

Un People se défend d’être violent et essaye de s’en sortir en disant que c‘étaient des menaces verbales et pas physiques. Moi qui ne suis pour le coup pas violent du tout – un vrai mollusque -, je me défendrais bien mieux en demandant de me faire venir ceux et celles qui me trouvent violent. Bon courage, il ne pourrait y en avoir qu’une, bon je lui ai mis une grosse claque, mais je l’avais en bon chevalier prévenu de l’imminence d’un départ de SCUD, avertissement qu’elle n’a pas compris. Toujours est-il que ce geste qui ne me ressemble pas du tout a été félicité par les foules conquises qui atteignaient le troisième shakra de l’orgasme cosmique au rythme de cette phrase psalmodiée ad nauseam :

– Emi-ly Sa-lope !

On va dire que c’est l’exception qui confirme la règle. Je crois qu’on ne m’a jamais montré moins de respect. C’était en juillet 95 et je ne peux dire ni que j’y pense tous les jours, ni que cela me fait sourire. Cette fille a encore peur de moi. Sur cette planète, une créature me craint comme le monstre du placard. C’est très mignon non ?

Alors je vais me forcer à réfléchir à ce qu’elle aurait pu devenir. Je la vois à la maison à maugréer tout en nourrissant sa troisième déjection placentaire de ces yeux verts qui restent ce qu’ils sont : de véritables pièges à mecs miniaturisés. Elle écoute une soupe sirupeuse sur Fun et se force à ne pas penser à moi sinon elle ne dormira pas ce soir. Son copain lui a fait un coquard à Leclerc un jour, sinon le reste du temps il est chauffeur routier. Un beau 38 tonnes fait parfois de l’ombre dans ce jardin d’Eden de nid d’amour. Sa beauté phallique roule les mécaniques.

Bon ce paragraphe passé démontre que n’importe quel souvenir un peu honteux peut divertir le lecteur critique.

Je pourrais parler de mon kimono ? Allez…

Ma mère m’avait inscrit au karaté, cours deux fois par semaine, je crois pas donné question budget. Ma mère avait trouvé un bout de tissu blanc dans sa réserve et m’a cousu un kimono “maison”. Il n’était pas très épais, limite transparent. Je l’ai quand même gardé trois ans de suite et il ne s’est pas déchiré, comme quoi… C’est juste que j’avais un peu honte d’avoir un kimono vraiment différent et clairement confectionné à partir de pas grand chose…

Quand j’étais petit, je voulais plus tard être menuisier le matin car j’aimais bien le bois et les outils de l’établi, et magicien l’après-midi pour avoir la joie de reproduire tous ces tours de prestidigitation que je ne comprenais pas. Je peux qualifier mes premières ambitions d’un peu rudes.

Bon voilà, je ne cherche pas l’absolution qui me laverait pléonasmiquement de mes péchés.

530 semble être le chiffre de la soirée, à savoir le nombre de mots de ce post. Plus jeune au lycée j’arrivais à rattacher l’action d’un roman aux numéros des pages. Il s’enfuit dans les bois ? Page 122. Il entre das la ferme ? Page 43. Dans les grands jours où je faisais le bon élève, je me forçais à lire la quote-part du jour pour finir le livre à temps. Et je terminais invariablement à vingt pages en en ayant sauté une sur deux. Je saisissais le sens de l’histoire en attrapant çà et là des verbes, des noms afin de reconstruire avec plus ou moins de succès le fil du livre. Parfois je m’essayais à tester la qualité de l’encre en appuyant le doigt sur le texte et en essayant de l’emmener avec mon index. Si l’encre bavait, le bouquin perdait évidemment de la valeur pour moi. Ainsi mon premier roman que l’on m’a imposé en sixième, je ne le citerais pas tellement l’imprimeur s’est foutu de la gueule de Pierre Loti. Un vrai torchon qui tache. Si je devais le (re?)lire, il faudrait que j’en achète un autre.

Dans le Dictionnaire de Desproges, il fait un paragraphe sur chaque arrondissement de paris, en partant par le 1er, et en sautant le 16ème. J’en ai quelques uns, des 16ème arrondissements, des diables et souvenirs vécus que je n’affronte ni ne mets en exergue. Je peux en jeter au moins un en pature qui, je crois, n’est pas le plus sulfureux. Pour aller au fait, je me ronge les ongles et j’adore tirer la peau dans le creux de l’ongle, tirer jusqu’à ce qu’elle déchire et que le morceau se désolidarise en même temps qu’une goutte de sang venant sceller le triomphe. J’ai gagné sur mon corps une partie de lui, à la loyale, parfois avec des outils comme un cutter ou un couteau de cuisine. A la guerre comme à la guerre. Et si ça s’infecte, pas de soucis, j’ai toujours un tube de bactériomicine ou d’auréomicine pour me faire passer la douleur. Puis la peau repousse, ne redoutant aucun danger, et alimente mon festin prochain. Et ainsi de suite. Que l’on ne me dise pas que je ne suis pas écolo, alors que je vais jusqu’à recycler des parties de mon propre corps par pure plaisir, et sans que cela ne nuise à personne (tant que je m’adonne à ma pratique tout seul dans l’ombre).

Est-ce que j’ai déjà parlé d’Isabelle Hupert ?

jojoal@hotmail.com, c’est moi. Le compte n’existe plus et a été recréé, mais les pages avec cette adresse mail, c’est moi…

The Go! Team – Keys to the city

Tiens, j’ai découvert un groupe. C’est la première fois depuis un bail. J’ai entendu une musique que je comprenais presque. En quelques instants, j’ai reconnu la touche japonisante dans les arrangements enregistrés, celle de la guitariste butch. Et la chanteuse, elle n’arrête pas d’improviser, d’inventer la chanson en lui trouvant un sens vocal, une tonalité, puis de passer à autre chose, comme ça, facilement. Bref ce groupe m’intrigue beaucoup. 3 femmes, 3 hommes, des origines variées, voilà de quoi faire original.

Je me rends compte que je n’ai pas encore choisi entre la musique et l’écriture. La frustration de la page blanche est bien plus pesante lorsque je compose. Et je semble écrire autant que je le désire sans en souffrir. Quel confort ! Pourtant je reste convaincu que l’écriture est un art mineur comparé à la musique, et que ma contribution ne trouve pas sa place. j’ai bien plus de maîtres littéraires que musicaux. Cette tendance à moins de liberté contrebalance ce sentiment d’impunité que je ressens parfois à la fin d’un paragraphe. Le fait est que dans mon cas les deux arts se ressemblent sur la forme, étant tous deux dopés à l’improvisation et à l’humeur du moment.

Bien, moi qui pensais ne pas être très inspiré ce soir, on arrive à plier les 1000 mots de l’objectif que je m’étais fixé sans trop y attacher d’importance.

Tu savais qu’il y avait un Jerry Springer Show à la française ? Maintenant je n’ai plus aucun doute si cela me taraudait parfois, ce sont des acteurs sur le plateau. Mais purée, le plus fort quand même, c’est le public… Ils ont des têtes ces gens qui acceptent de perdre leur temps dans un studio à 30 degrés qu’on ne peut oublier ou ignorer. Celui ou celle qui laisse pénétrer une personne donnée dans la sainte paroisse du studio, c’est un artiste contemporain. Choisir des individus en fonction non seulement d’une apparence, mais de gestes et comportements purement bestiaux frôle l’eugénisme de bon aloi.

C’est quoi le plan 9 ?

On dit que Edward D Wood est le plus mauvais réalisateur de tous les temps, que Plan 9 From Outer Space (j’ai hésité à mettre des majuscules) est le pire film de tous les temps. Et je tends à partager cette opinion. C’est quand même le seul film où des faussoyeurs ont peur dans leur cimetière quand la nuit tombe !

On dit que ce réalisateur est peut-être mauvais, mais on ne peut lui enlever qu’il voulait avant tout raconter des histoires en se fichant de la façon dont c’est raconté : effets spéciaux cheap, incohérence dans les raccords, le jour et la nuit alternés dans la même scène en fonction de la prise de vue, bref. Le problème dans ce raisonnement, c’est qu’il croyait que le public (enfin les deux trois personnes qui ont eu le malheur d’avoir acheté un billet de cinéma pour un de ses films) découvrai(en)t son film avec des yeux d’enfants éblouis, les siens. Je suis convaicu que Ed Wood était touché profondément par ses films. Il ne voit pas les mauvais angles de prise de vue, il ne voit pas la ficelle de la soucoupe volante. Le génie humain n’a pas de limite.

Ca me fait parfois un peu peur cette faculté que j’ai à écrire presque à la demande sur des sujets sans queue ni tête entre eux, et à volonté (si j’était un peu prétentieux).
Je me demande ce que cela peut signifier, mais je reste sans voix pour qualifier l’intérêt mitigé de réflexions sur des sujets aussi futiles qu’assomants. Je me dis que si il avait plus de structure, ce pamphlet pourrait être important.

Aujourd’hui, j’ai lu qu’un milliardaire s’était fait construit une maison de un milliard de dollars. A Bombay. Je ne sais pas si vous êtes déjà allé à Bombay, mais ce n’est pas vraiment l’endroit dont je rêverais pour me faire une maison à un milliard de dollars…
Bon, le choix de l’endroit n’est pas le plus important là-dedans. C’est le prix. Cette somme ahurissante, il a raison le type de se l’offrir à ce prix astronomique. Il n’y a aujourd’hui enfin plus personnes qui meurt de faim, alors autant se faire plaisir pour célébrer enfin l’avènement de l’ère des bling blings, ce peuple étrange qui est convaincu que tout va mieux parce qu’on le dit.

Là je viens de voir Tor Johnson en train de se débattre pour sortir de sa tombe. C’est ça l’humour. Ce qui me fait rire le plus, ce sont ceux qui veulent prétendre quelque chose de haut, et qui en même temps dégagent le message inverse. Max la Menace veut se la péter mais fait le ringard à son insu. Ses trucs et astuces bidon sont toujours éventés. Il se débat pour être ce à quoi il veut ressembler, et c’est cette détermination inflexible qui plaît aux femmes. Il se bat et est drôle sans qu’il s’en rende compte, et par-dessus cela il est extrêment fiable. Quand il doit passer une épreuve qui semble vraiment insurmontable, il trouve une solution étonnante dans laquelle, toutefois, à un moment, un détail inattendu apparaît et ruine tous les efforts produits.

J’ai trouvé une vérité cachée dans Plan 9 : les extraterrestres vont nous prouver leur existence en resuscitant nos morts. Les aliens vont transformer en pantins robotisés des cadavres frais pour qu’on admette leur existence. Et bien, il y a de l’imagination chez des gens ! Ces idées bien sûr sont également drôles car elles reflètent la pensée intime de l’auteur. Chez Ed Wood, ce qui est fascinant, c’est découvrir une personne et son raisonnement sans même à le voir dans un film, mais uniquement à travers ses films. L’on a jamais autant découvert un réalisateur et son univers intime que chez Ed Wood. Le coup des morts-vivants est d’autant plus incroyable quand on sait qu’un des “investisseurs” du film était une église locale… Ed Wood ne voyait pas le mal à écrire un scénario comprenant des profanations de scépultures. Il y a de quoi en être fier, d’avoir pu se moquer du monde et de la religion comme ça, en douceur. C’’est un incroyable canular.

Il se fout incroyablement de la police en les faisant passer pour des abrutis pas élagués. Ed Wood, il arrive à mettre des agents de l’autorité publique dans une soucoupe volante en train de tenir le pilote en respect avec leur arme de service. Même dans une soucoupe volante il y aura un sale flic pour te casser les burnes.

Ed Wood se moque aussi des voyants et autres prédicateurs illuminés. Le texte que réplique Criswell est un comble de considérations confusionnelles et obscures. On ne sait pas où il veut en venir. On croit ne pas avoir tout compris quand s’on aperçoit qu’on a beaucoup (trop) passé de temps cerveau sur ce qu’il veut dire.Ed Wood réussit encore aujourd’hui à faire réfléchir le spectateur, chaque moment de ses films dégage un nombre de choses infini. Un détail du décor, l’éclarage, les dialogues, les accessoires, le tout afin de raconter une histoire. Et il faut procurer un lourd effort pour arriver à saisir le message de l’auteur qui nous déçoit car l’on croit louper quelque chose de caché. Ed Wood se  moque de nous avec une puissance inouïe qui me prend à la gorge. Et le fait qu’’il n’en ait à aucun moment eu conscience n’enlève rien.

C’est drôle, j’écris car je ne fais pas de musique. Je ne pourrais pas faire les deux à la fois. Zola dans ses vieux jours écrivait trois pages par jour. Ca fait 1500 mots par jour. Là j’en suis à 1000. J’ai écrit 1000 mots ce soir. Deux pages. Pour faire un “livre” de 300 pages, il me faut cinq mois. En me forçant, je dois arriver à 4000 mots par jours, je torche le bouquin en un mois !
Il est intéressant de connaître en volume ce que représente l’écriture d’un livre dans le temps. Sauf à être un frénétique, je peux produire l’équvalent d’un livre par mois, et sans en faire mon activité principale, sinon j’imagine qu’on peut encore diviser le temps par deux. Et pour finir, un expert redouté en une semaine, les schizophère en 12 heures.100 pages. J’ai encore une bonne marge de progression.

Et si j’en faisait mon métier ? Le challenge pour moi serait de produire un travail suffisamment abondant pour avoir la satisfaction d’avoir pu mener un projet si varié et profond. Bref, montrer aux autres que je suis profond et qu’il faut m’écouter. C’est tout compte fait cette fameuse volonté de dominer l’autre. Je me sens comme Mark Spitz, nageur multimédaillé, qui tentait un comeback en réduisant l’effort qu’il devait développer pour retrouver sa forme d’antant à une distance, celle parcouru à l‘entrainement à la nage qu’il avait parcouru en son temps de gloire.

Bref, j’ai gagné en faisant tant, si je m’y remets aujourd’hui autant, je vais avoir le niveau que j’avais déjà eu après un effort comparable. Belle vision machiniste de l’homme.
Je ne prétends donc pas voir l’écriture comme une activité chronophage et fastidieuse comme si j’étais en école primaire à juger la qualité d’un devoir au nombre de pages grattées. J’ai certes cette admiration devant le travail accompli par un auteur en écriture pure, ou tout au moins comme une tâche à temps plein qui hante l’esprit sans cesse, comme une tâche de fond sur ordinateur.Mais je n’adhère pas à l’idée que la quantité fait la qualité, loin de là.  Je conçois l’écriture comme un art de l’instant où l’inspiration vogue de concert avec l’auteur, Elle m’envahit et me rend plus fort le temps d’un instant, et ça fait du bien.
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Ce qui ne me console pas de ne plus faire de musique. Rien que de l’écrire m’est douloureux. Et si j’alternais militairement mes soirées ? Je crois que je ne profite pas assez du temps que je peux consacrer à mes réflexions. Cela pourrait me déprimer très fortement, mais je préfère voir qu’à partir de la semaine prochaine, je vais me remettre à la musique. Je vis le dilemme permanent entre des modes de vie opposés. La période après TF1 a été très riche, avec des réalisaitons abouties. Et là, je passe toutes mes journées dans 70 m², je sors deux-trois fois par semaine, et je ne vois personne d’autre que la titi.

Allez, je vais essayer d’arriver pour ce soir à 1500 mots pour avoir la conscience tranquille et la satisfaction du devoir accompli. Mais je n’aurais pas il est vrai la joie de constater que j’ai passé la journée idéale à faire et réussir ce que je désirais. En clair, être tout puissant ? Bof bof… Je ne suis pas à la recherche de cela.

En résumé, j’ignore ce que je veux dire en musique. Je produis une musique qui ressemble à la petite voix qui est en moi, et je suis comme son interprète, son esclave. Je suis subordonné à mon moi et je ne peux le dépasser. Ce que j’appelai jusqu’à aujourd’hui l’inspiration n’est que la réponse d’un réflexe animal pour exprimer sa différence et avoir la meilleure reproductrice avec les plus gros seins.

Trente et un mots de bonus ! Me voilà dans la moyenne de satisfaction que je suis le seul semble-t-il à comprendre.

Quand j’y pense quand même, en France il faut froid 5 à 6 mois d l’année. Un jour sur deux dans l’année on doit sortir avec sa p’tite laine. On doit avoir chaud la nuit tout au plus en moyenne 2 ou trois jours par an. Qu’est-ce qu’oin fait là ?

Bon je vais me coucher, mais je ne sais pas si je vais réussir à trouver le sommeil à cause de ce suspense atrocement long concernant le prochain et probable remaniement minstériel que l’on nous sert depuis 5 mois. Le génie de cette annonce prématurée en rapport à l’usage, permet d’intéreser les français à la politique, et à la faire à la place du président instigateur..

Je réfléchissais à la manère dont mes théories musicales ont muri

Je réfléchissais à la manère dont mes théories musicales ont muri. Et je disais que je devais retourner aux sources, à mes sources, c’est-à-dire remonter patiemment le temps pour trouver le plus ancien souvenir que j’ai du son et/ou de la musique. Je me rapelle la voix de ma mère qui me parle comme à un bébé, les voitures qui passent devant la maison la nuit. Les canons à Alicante. Je cherche je cherche. Le piano, plus exactement moi qui en joue. Tout le reste est juste du bruit. Aujourd’hui, justement, je conçois le bruit différemment. Je trouve souvent une beauté à ce que l’on nomme communément le « bruit », alors que celui-ci était dans mon enfance la voix de ma famille, la télé, la radio… Je me demande si cette réflexion est intéresante ou stupide. Toujours est-il que la perception de la musique a changé en moi, et évolue toujours.

Et si je mettais à une session humour ? Inventer des personnages, leur faire dire des horreurs, ça ne doit pas être sorcier !

Il y a des questions auxquelles on ne veut pas répondre. Ces sont des tabous. On a en a tous, et je crois que l’on est pas mal défini en fonction de ses tabous. Et que l’on ne me dise pas qu’il y a des gens sans tabous. Nous en avons tous.

Suite à une question (pourquoi Hitler est un tabou ?), je suis arrivé a ces résultats. Et bien car il nous définit un peu. On ne peut pas se moquer d’Adolf, on n’y arrive pas. Ce type a gommé sa vie privée pour être identifié davantage à son personnage. Quel homme peut se targuer d’avoir réussi à associer à un concept un geste, un logo, UNE LANGUE, un type de moustache, et l’armée Idéale de dévouement ?

La titi, si tu lis ça, sache que je l’avais déjà prévu.

Tu connais la titi ?

La paix la paix, oui c’est bien, on a compris que c’était le plus important, mais assez tardivement quand même. Les armes atomiques ont ouvert de nouvelles perspecctives… Mais rappelons-nous qu’il y a seulement 70 ans, on était en guerre contre des pays limitrophes de la France. Si aujourd’hui les roms avaient un pays, on serait en guerre contre eux !

Vous les cams

Vous les cams… invivables. Mouais, pas vraiment invivables, simplement futiles ? La journée de la came, arbre à cams…

Problême ou pas, je pars dans tous les sens. Cela m’empêche peut-être (notez le peut-être) d’avancer.

Et là, tout ce que j’arrive à faire, c’est rester assis à me morfondre dans un process de sape introceptionnel, alors qu’il y a un univers à découvrir autour de moi.Je n’arrfive même pas à exploiter cela pour en faire quelque chose. Me voilà boqué sur la case départ depuis 37 ans maintenant, et la clé de contact s’est cassé dans la serrure. Le seul moyen, c’est de désosser le tableau de bord et faire comme dans les films de petits voyous. Les fils se sont déjà rejoint plusieurs fois, mais la voiture démarre puis cale immanquablement. J’en arrive à en déduire aujourd’hui qu’il est possible qu’elle ne redémarre plus jamais, et cela est insupportable, je ne l’accepterais jamais.

Mais alors que faire ? J’ai plusieurs possibilités sur le papier ou en tête, mais je n’arrive plus à avancer dessus. Je reste bloqué comme un benet devant un Rubik’s Cube. J’attends stupidement un déclic extérieur qui me ferait redémarrer pour aller voir ce qui se cache derrière la colline qui est devant moi depuis trop longtemps. Je veux maintenant aller de l’avant, quitte à laisser mon véhicule sur le borde de la route et continuer à pied.

Donc pour continuer dans l’imagerie, j’identifie les phase suivantes :

1 je lâche le volant

2 j’actionne l’ouverture de la portière

3 j’ouvre la portière

4 je pose le pied gauche au sol

5 je bascule sur la gauche et je fais de même avec le droit

6 je transfère mon équilibre sur mes jambes et je me lève

7 je fais un pas à gauche et je claque la portière

8 je me tourne vers l’avant et je marche

9 je marche jusqu’en haut de la colline

10 ** ***** ******** ** ***

Bon et maintenant l’analyse.;;

1 je lâche le volant

Ca pourrait bien signifier « je quitte mon boulot », mais je ne travaile plus depuis 3 ans. Je n’ai pas travaillé 5 ans sur les 12 dernières années… Je pense que je suis bon pour passer cette étape. Bien sûr on pourrait opposer à la méthodologie de commencer par cette étape. Quand on vient de casser la clé dans le contact, c’est que l’on n’a que la main gauche sur le volant. Plutôt que de s’acharner sur le tableau de bord, pourquoi ne pas appeler directement mon service d’assistance ? Ca pourraît illustrer ma fâcheuse tendance à tout vouloir tout seul sans demander à mon entourage. Je considère depuis longtemps le contact de mes semblables comme un risque d’être corrompu, infecté par des idées collectives peu réfutables. Si je nais dans une famille communiste, je le serais certainenement, ou au contraire jer passerais du côte obscur de la droite, en voulant dire  » je ne suis pas comme mes parents « . Mais comme ma famille n’est pas communiste et que ça s’est bien passé pendant mon enfance, cette étape définie comme première me convient, et pas simplement parce que je l’ai passée !

2 j’actionne l’ouverture de la portière

Comprendre quitter son lieu de vie. J’ai démanagé plusieurs fois, j’ai voyagé dans 15 pays pendant un an, mais il s’agit d’autre chose. Actionner la portière, c’est comme sauter en parachute, c’est quitter un milieu confortabe pour l’aventure, les sensations, les rencontres… Et c’est aussi avoir l’appréhension de la température extérieure, du taux d’humidité, du bruit, des odeurs. Bon finalement je l’ai fait aussi. J’ai quand même pris la décision de plaquer mon travail pour partir un an !

3 j’ouvre la portière

Etape très importante ! Au moment de pousser sur la portière, la tension est telle qu’un refus d’obstacle n’est pas rare même chez les humains aguerris. L’ouvrir, c’est comme quitter la chrysalide. On a entendu dire que c’était plus joli ailleurs mais c’est à peu près tout ce que l’on peut glaner comme ragot.

N’étant ni cocconophile ni de la famille des insectes, je passe avec succès l’examen.

4 je pose le pied gauche au sol

Bah une fois que l’on se rend compte que l’air n’est pas si froid et que le vent est inexistant, on se sent presque autant chez soit dedans que dehords. Le lieu est inconnu mais n’éprouve aucune sensation anxiogène ou que sais-je. Je suis peut-être arrêté sur le bord d’une highway américaine dans le désert Il n’y a rien de remarquable à 360° hormis bien sûr cette route rectiligne. Je ne sais pas combien de temps j’ai roulé, mais je crois me rappeler que j’ai pris la route il y a longtemps et qu’il va bientôt faire nuit.

Tout cela me traverse l »esprrit quand je pose mon pied et je m’apprête à m’extirper de cette habitacle résolument trop petit pour m’y cloîtrer davantage.

5 je bascule sur la gauche et je fais de même avec le droit

Je ne pensais pas que cela était si facile, et me voilà presque sorti d’affaire. J’ai juste un petit souci qui flotte quand je comprends que je ne pourrais pas fermer la voiture à clé. Mais il n’y a rien à voler dedans, la boîte à gant n’est garnie de la notice du véhicule..

J’ai changé d’horizon en scrutant machinalement le paysage à gauche. Toujours rien qui n’accroche mon attention. Raison de plus donc de continuer.

6 je transfère mon équilibre sur mes jambes et je me lève

A moins d’avoir un trouble moteur grave ou une crise d’épilepsie subite, cette étape n’est qu’une formalité. Ca fait du bien en plus de déplier les jambes qui ne servaient qu’à appuyer sur les pédales. Enfin seulement le pied droit, je vous rappelle qu’on est aux USA et que c’est une automatique…

7 je fais un pas à gauche et je claque la portière

Ca devient de plus en plus facile !

8 je me tourne vers l’avant et je marche

Je reprends. C’est alors que je prends conscience de la distance à parcourir. Elle ne me fait pas peur, mais je compte mentalement les pas qui restent à faire pour arriver au sommet. Je me demande si je dois marcher à droite ou à gauche de la route. Bon je reste à gauche.

9 je marche jusqu’en haut de la colline

Bis repetita, pas de difficulté particulière.

10 ** ***** ******** ** ***

*** ****** ** **** ** *** ** ******** ********. ***** ** ****** ** ***** ***, ** ***** * ***** ** ** **** ** *** *****.

Le bilan : je ne sais pas où ça coince. Je suis bien avancé.

J’ai une sensibilité particulière, pas unique mais assez rare j’imagine !

Les stimulis sensuels que je perçois trompent mon jugement, mon intégrités. Ces informations attaquent et corrompent mon être. Tel paysage est dit beau car il rappelle tel trait du jardin d’Eden.

T’as déjà été touché par un paysage ?

Pour moi, un paysage et la perception que nous en avons est perturbé par cette recherche de l’originel. Il y a plus de sacré en chacun qu’on le croit.

Sachant cela, je ne vois que des clichés pris de notre perspective et rien de plus. Voir une église et être touché par son histoire, très peu pour moi. Et même un lieu sensé être chargé d' »émotions » dans mon vécu ne me touche jamais. Et j’ai essayé encore et encore un temps pour tâcher de comprendre. Mais j’ai rapidement bifurqué en me disant que c’était « cool » d’être différent. Puis j’ai fini par me faire convaincre que j’étais un garçon intelligent, et me voilà aujourd’hui avec tous mes doutes, que bien sûr je n’avais pas avant. Sans-ceux-ci, je prenais allègrement le chemin de la colline. Là je suis miséreux dans mes inquiétudes, mais je reste confiant car je sais qu’elles sont relativement peu importantes. Relativiser me sauvera !

En ce moment je regarde d’un oeil une émission sur des familles qui décident de construire une maison. J’entends des phrases qui n’ont absolument aucun sens évident pour moi. « Ah oui, en foncé c’est très beau, le parquet foncé ressort bien avec les sous-pentes claires ».

Je pense que je ne pourrais jamais dire cette phrase en la pensant comme la « dame » à la télé. Comme je n’aime pas remettre en question mes choix, je ne pourrais cautionner un avis ou un autre sur cette question. Je regarde ce chantier du couple qui fait construire sa maison bio, je ressens de l’horreur faire bouillir mes tempes quand le gars se montre fier des travaux de la terrasse car ça commence à avoir de la gueule (encore une fois, la sienne). Il a choisi cette terrasse, c’est l’ultime terrasse finale. Je ne pourrais jamais car je n’y tiens pas. Je me berne tout au moins à croire que je maîtrise même cela. Une telle ficelle en publicité ne me fera jamais sortir le larfeuille tellement elle est visible.

Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Tout repose sur la théorie des choix. Une fois fait, comment vieillit le choix ? J’ai par exemple décidé de laisser complètement tomber la maîtrise d’un instrument de musique. Enfin plutôt enterrer… Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais éprouvé l’envie de jouer d’un instrument. Il y avait un piano quand j’étais môme, mais personne n’en jouait. On était hantés par par la légende urbaine, à savoir que mon père avait un temps un saxophone et une guitare électrique (tous deux gagné à la kilbe, comprenne qui pourra), mais qu’il les aurait donnés à Emmaüs, me privant à jamais de l’opportunité de m’y mettre. Heureusement, la musique m’a passionné le jour ou j’ai entendu des contes pour enfants sur mon mange-disque. Je m’y suis mis bien plus tard, finalement comme ce môme que je n’était plus.

Il devrait m’arriver de douter de ce choix, au moins un peu. Mais non, jamais je n’ai remis en question ce dogme fondateur. Je n’ai juste pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, ou au contraire qui sait si je fus bordé de nouilles d’avoir avancé en terrain vierge sans les rencontrer. Toujours est-il que maintenant j’en suis encore à me convaincre que je suis davantage disposé à composer seul qu’avec d’autres personnes qui s’avèreraient musiciens. Mais il doit être envisageable de trouver un nid d’individus comme moi et de rejoindre ou fonder une école d’oiseaux comme moi, à l’image des surréalistes ou toute autre communauté d’artistes comme Berlin Ouest, Cologne, Canterbury…

Je prends donc la décision de me mettre à la recherche de mes prochains pour pouvoir me passer de raconter ma vie pathétique par écrit. J’ai toujours considéré que le fait de se centrer sur soi pour prendre le temps d’analyser les données et réfléchir (phénomène de « bouclage » comme on dit dans le jargon des nantis antidépressorisés) constituait une perte de temps à partir du moment où les choix sont faits, qu’on les assume et que cela ne génère aucun dommage dans son entourage ou ailleurs.

Je repense au 10, et ce qui pourrait me bloquer parfois, c’est tout simplement l’achèvement de quelque chose qui, une fois accompli, n’a plus rien à dire. Il devient un paysage insipide et

insignifiant de plus. Je le sais car je l’ai vécu plusieurs fois.

Bref je préfèrerais peut-être un jour organiser des visites guidées au mont 10. Mais pas tout de suite !

Mais en attendant, je vais me mettre en chasse, dénicher les bons emails, les blogs prometteurs, les plages sonores ambigües, les sonorités folles, les bruits qui sont plus que cela, les esprits de mon temps opposé à notre temps, forcément, les rythmes bancals, les accords casse-gueule, les sifflements de douleur, le sons des portes qui ne claquent pas. Pour ce faire, je vais construire un piège à talents qui prendra la forme d’un site web où j’expliquerais au mieux possible mon « courant musical » pour convaincre ceux à la même sensibilité de prendre contact. Je vais créer une nouvelle secte ultraselect de défricheurs sonores. Ce ne sera pas du tout militarisé comme Magma, mais, tout compte fait, notre objectif sera le même.

Bilan après une semaine

Ma vie tourne autour d’elle depuis le 2 avril 91. J’apprends son prénom, et me voilà parti pour vingt ans à me demander qui c’était et à regretter de ne pas avoir fait sa connaissance. Et voilà qu’en lançant un appel sur un site d’anciens du lycée l’une me répond tout simplement :

2/04/2010 09:34:46 Bonjour André,
Je me souviens d’autant mieux de Liz que c’est une amie d’enfance à moi, je la connaissais depuis le CE1, nous étions ensemble en cours élémentaire, et nous sommes retrouvées à Duval. Elle s’appelait Liz Beaulieu, et je la vois toujours. Je déjeune même avec elle ce midi, je lui parlerai donc de ton message.Elle est sur facebook, à son nom de jeune fille ou de femme mariée, je ne sais plus… Au risque de te décevoir ;), elle est en effet mariée, elle a deux enfants, et elle est journaliste. Son nom est désormais Dumont.
Voilà pour l’essentiel, le reste, elle te l’apprendra elle-même si elle le souhaite.
Bonne continuation à toi, Claire

Facile ! J’aurais dû y penser avant. Mais… j’y ai déjà pensé et plus que cela même ! J’ai écrit deux fois au lycée, j’ai inondé le web d’appels à recherche. Je n’ai sans doute pas fait le maximum, mais on ne peut pas dire que je suis resté » inactif toutes ces années.Et voilà qu’en un instant je tombe sur une de ses amies d’enfance qui me lâche enfin le morceau !!
On est le 13 avril et je me rends compte qu’elle m’a répondu exactement 19 ans JOUR POUR JOUR après celui de la « rencontre ». J’avais écrit à Claire le 31/3… Bref.
Pour compléter la chronologie récente, j’ai découvert la réponse de Claire le 7/4. S’en est suivi plusieurs jours de littérale euphorie. J’étais sur un nuage à la simple idée que le fait de la revoir était de l’ordre du possible et que cela ne dépendait que d’elle.
Et comme elle ne me répond toujours pas, je me dis que je vais m’en tenir là. J’ai élaboré plusieurs plans d’approche mais j’ignore si je vais y donner suite. Déjà, les mails à elle et à Claire ont été suffisamment vagues pour noyer le poisson : pas question de parler d’amoureux transis, des heures passées à penser à elle, des rares jours sans son souvenir. Elle a du reste tellement vécu dans ma tête qu’il n’est même plus question d’amour ou de passion.

Donc les stratégies d’approche envisagées sont :

– rencontrer Claire
– rencontrer les deux à la fois
– la relancer

Le premier choix me paraît le plus simple bien que le plus éloigné de l’objectif, à savoir un face à face avec elle pour faire connaissance et faire fi des 19 ans. Je suis certain qu’elle m’a presque oublié depuis ce temps et que l’idée de me revoir ne la tente pas plus que cela, mais qui sait ? Elle se dit peut-être que ça l’amuserait un peu. Mais si elle est coincée, elle ne donnera pas suite. Pour l’instant je ne tire aucune conclusion et j’attends patiemment. Mais le simple fait que Claire me livre une telle foule de détail dans sa réponse me laisser penser qu’il serait facile de la rencontrer car, pour le coup, elle, elle est au moyen curieuse !

Donc qui est Liz finalement ?

Je découvre qu’elle est journaliste à la télé depuis 97. Des détails que je n’aurais pas pu inventer tellement cela semble incroyable :

– de 99 à 2001, j’ai bossé pour la maison mère de cette chaîne. En 2000 les locaux de la chaîne sont venus s’intégrer aux locaux de la maison mère. On a déjeuné au même restaurant d’entreprise pendant un an
– à cette époque, j’habitais exactement en face de l’entrée des locaux de la chaîne. J’y suis resté jusqu’en 2003, et tous les jours, elle venait bosser à moins de 100 mètres de chez moi !
– en épluchant ses amis sur un réseau social très connu, je constate que deux de ses amies sont elles-mêmes amies avec deux de mes amis qui ne se connaissent pas (vous avez suivi ?). J’ai évidemment fait chauffer la boîte gmail quand je m’en suis aperçu !

Bon voilà, je ne sais pas trop ce que ça va donner tout ça. Je sais par contre qu’on ne peut pas revenir 19 ans en arrière. Et ce n’est finalement pas l’essentiel. En médecine, on pourrait faire l’analogie avec une ablation d’un organe qui ne sert plus à rien. Mais qui est assez savant pour prétendre qu’il ne servira jamais plus ? Maintenant que je l’ai un peu retrouvée, que je peux lui mettre un nom, un métier, quid du mystère qui m’a animé tout ce temps ? Vais-je devoir en trouver un autre ou m’en passer ? A me relire je constate que je sais déjà que je ne la rencontrerais jamais et que je devrais simplement intégrer ces nouvelles informations, sans tout compte fait résoudre quoi que ce soit.

Mais je continue à révérer ce fol espoir fripé.

Liz,
Encore
Une
Fois
Ton nom

Liz.